Ulysse retourne à Troie pour complaire à Agamemnon. Nestor continue sa route de retour jusque chez lui, à Pylos.
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Les uns font demi-tour sur leurs navires à propulsion (manuelle) bilatérale.
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Parmi eux Ulysse, le Roi entreprenant et fertile en conseils, pour de nouveau complaire à l'Atride Agamemnon ;
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tandis que moi avec une escadre nombreuse qui me suivait de conserve, je fuyais puisque je savais ce qu'une divinité ourdissait (contre nous).
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Et le combatif disciple d'Arès, le fils de Tydée, animant son équipage, pris le large (avec nous) et plus tard, le blond Ménélas partit avec son navire et nous retrouva à Lesbos où nous délibérions sur un cabotage de (plus ou moins) longue durée :
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- naviguerions-nous par le nord de Chio la rocailleuse, d'abord (cap) sur l'île de Psyriè1 puis (cap au sud) en tenant toujours Chio à main gauche ? - ou bien passerions-nous par le sud de Chio2 du côté du Mont Mimas qui domine (exposé à tous) les vents ?
Ici un ou plusieurs vers ont sans doute été censurés par des « capitaines au long cours » soucieux de conserver leurs secrets. Le traducteur tente un ajout :
Puis, dans l'un et l'autre cas, en nous guidant à l'estime sur le coucher du soleil puis plus tard sur la Constellation de l'Ourse, dont le surnom est le Chariot, en la laissant à main droite, pour atteindre en une nuit Géreste.
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Comme nous implorions un dieu pour qu'il se manifeste par un signe, l'un d'eux nous signifie effectivement et nous recommande de couper à travers la pleine mer en mettant le cap sur l'Eubée afin que nous fuyions au plus vite les plus grands malheurs,
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puisque, tout à coup, un Ouros3 mélodieux se met à souffler et très vite notre escadre parcourut les chemins poissonneux et atteignit en une nuit (l'Eubée, au promontoire de) Géreste. Nous avions arpenté4 en haute mer si bien que nous brûlames sur l'autel constitué de leurs pattes beaucoup de morceaux de taureaux en l'honneur de Poséïdon.
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Quatre jours plus tard, les stables navires et l'équipage du fils de Tydée, Diomède5, le dompteur de cavales, relâchèrent à Argos ; quant à moi je continuais vers Pylos et l'Ouros ne cessa alors pas puisqu'il avait plu à une divinité de lui permettre de commencer à souffler.