Donation de l'antidote : le Moly. Ulysse arrive chez Circé mais est insensible à sa potion maléfique.
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Ayant ainsi fini de parler, l'Argéiphonte1 me tendit une simple l'ayant arraché de la terre et il m'apprend son anatomie (végétale).
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D'une part, elle était noire/sombre à la racine et, d'autre part, sa fleur (était) blanche comme du lait.
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Or, les dieux l'appellent Môly1 et on entendit bientôt un affreux vacarme venant de escadre, râles d'hommes mourants accompagnés de craquements de navires brisés et, les harponnant (mes marins) comme des poissons de roche, ils emportaient ces affreuses brochettes2 et il est vraiment ardu de l'arracher pour les simples mortels alors que les dieux sont tout puissants.
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Ensuite, d'une part, Hermès décolla de l'île boisée vers l'Olympe élevé et moi j'allais vers le palais de Circé et, tandis que je marchais, mon cœur battait la chamade d'inquiétude.
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Or, je fais la pause devant les portes de la nymphe divine aux belles tresses ; me tenant là debout, j’appelai et la nymphe divine entendit ma voix.
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Or, elle, accourant aussitôt, ouvrit les portes brillantes (et scintillantes) et appelle ; quant à moi, j'avançais le cœur affligé.
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Or, elle m'introduit me faisant asseoir sur un trône serti de clous d'argent habilement posés ; et elle posa sous mes pieds un marchepied
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et prépare pour moi la boisson appétissante mélangée (vin, fromage rappé et farine) dans une coupe dorée afin que je la boive et elle y verse (aussi) une potion, pensant à mal dans son fors intérieur.
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Toutefois, lorsqu'elle me la présente et que je l'ingurgite, elle ne me soumet pas/fait pas d'effet, (mais) (Circé) (me) frappant de sa badine, elle m'interpelle en me tutoyant :
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« Rentre maintenant dans la porcherie ! Couche-toi avec tes autres comparses ! »
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Ainsi parla-t-elle et moi, dégainant mon épée pointu de son fourreau « baudrier » sur ma cuisse, je me précipitai sur Circé comme étant au contraire saisi d'une irrépressible envie... de la tuer.
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Or, elle, poussant un grand cri, se laisse choir et me prend les genoux et gémissant sur son sort me dit ces mots agréables :