Tibulle
Biographie
Tibulle est un poète romain élégiaque. Avec Virgile et Horace, c'est un des inventeurs de la poésie champêtre.
Tout ce qu'on sait de Tibulle, c'est ce que nous en disent ses Élégies ainsi qu'un passage d'Horace et une biographie anonyme tardive. Il naît vers 50 av. J.-C. dans une famille équestre (riches chevaliers) campagnarde et aisée, mais dont la fortune avait été sérieusement écornée par les redistributions de terres aux vétérans en 41 av. J.-C., mesure qui toucha également Virgile, Horace et Properce. La propriété familiale se situait sur le territoire de Pedum, entre Tibur et Préneste. On suppose qu'il perdit son père dès sa plus jeune enfance et qu'il fut élevé entre sa mère et sa sœur. Tibulle était l'un des poètes les plus distingués du siècle d'Auguste. D'après les textes, il était un homme beau et riche et serait venu à Rome à l'âge de ses études.
Marcus Valerius Messalla Corvinus fut son protecteur constant et fit de lui un des favoris de son cercle. Tibulle prit part aux deux expéditions militaires menées par Messalla en Gaule et en Orient.
Son amitié avec Horace est attestée par les deux pièces que ce dernier lui adressa. Sa mort suivit de très près celle de Virgile, et la quasi-simultanéité de ces deux disparitions ne manqua pas de frapper les esprits.
Le Corpus Tibullianum nous a transmis sous son nom 4 livres d'élégies, dont seuls les deux premiers sont aujourd'hui considérés comme authentiques. Le poète chante ses amours tumultueuses pour deux femmes sadomasochistes, Délie et Némésis, ainsi que pour un jeune garçon du nom de Marathus. Tel est du moins l'alibi.
Å’uvres
Élégies
Ses citations
(24)-
Élégies, I, 10, 5
-
Celui qui, séduit par la richesse, viole son amour, s'aliène Vénus et ses rigueurs.
Élégies, I, 9, 15-20 -
C'est dans l'espoir du gain que le paysan attache ses taureaux à la charrue qui s'y prête et presse les durs travaux de la terre. C'est en vue du gain qu'à travers les mers qui obéissent aux vents les navires ballottés se dirigent sur les astres fixes.
Élégies, I, 9, 10 -
Plus précieux que l'or est le jeune homme dont brille le visage lisse, et dont une barbe dure ne pique pas dans l'étreinte. Suspends à ses épaules tes bras éblouissants, et méprise l'opulence des rois.
Élégies, I, 8, 30 -
Vénus poursuit de ses peines les mauvaises actions.
Élégies, I, 8, 25 -
La beauté n'use point des secours de la magie.
Élégies, I, 8, 20 -
Cesse de dissimuler : le Dieu brûle plus cruellement ceux qu'il voit succomber à regret.
Élégies, I, 8, 5 -
Bacchus apporte le repos aux mortels malheureux, en dépit des dures entraves qui résonnent sur leurs jambes.
Élégies, I, 7, 40 -
Je ne sais ce que prépare l'amour furtif. Jouis de ton bonheur, je t'en prie, tandis que tu le peux ; ta barque vogue sur une eau courante.
Élégies, I, 5, 75 -
La roue légère de la Fortune tourne avec rapidité.
Élégies, I, 5, 70 -
Un amant pauvre te conduira en secret chez tes amis réunis en cachette, et détachera lui-même les liens qui serrent ton pied aussi blanc que la neige.
Élégies, I, 5, 65 -
Un amant pauvre sera toujours prêt à recevoir tes ordres, à les prévenir ; il sera tendrement fixé à ton côté. Un amant pauvre, fidèle compagnon au milieu de la foule qui se presse, te prêtera sa main et t'ouvrira la route.
Élégies, I, 5, 61 -
Il n'est point d'amour qui résiste aux cadeaux.
Élégies, I, 5, 60 -
N'hésite point à t'imposer de dures fatigues, ou à t'user les mains par un travail dont elles n'ont point l'habitude.
Élégies, I, 4, 45 -
Quelles que soient les fantaisies du garçon que tu aimes, cède-lui : la complaisance souvent fait triompher l'amour.
Élégies, I, 4, 40 -
La beauté n'obtient aucun délai du sort.
Élégies, I, 4, 35 -
Ne crains pas de faire des serments : les vents emportent à la surface de la terre et des flots les vains parjures de Vénus.
Élégies, I, 4, 20 -
Ne te laisse pas rebuter par un premier refus ; peu à peu le cou rebelle se soumettra au joug. Longueur de temps rend les lions obéissant à l'homme ; longueur de temps fait l'eau douce creuser la pierre.
Élégies, I, 4, 15 -
Évite de te confier à la tendre troupe des garçons ; ils ont toujours un attrait qui appelle justement l'amour.
Élégies, I, 4, 10 -
À quoi bon coucher sur un lit de pourpre de Tyr, si l'Amour ne nous favorise, quand la nuit ne ramène que pleurs et insomnies ?
Élégies, I, 2, 75